L’excès de télévision pendant l’enfance ou l’adolescence a des effets néfastes à l’âge adulte
Dans les pays développés, les enfants consacrent une bonne partie de leurs loisirs à la télévision. Il semblerait même, d’après certaines enquêtes, que le temps dévolu à l’écran tend à dépasser celui passé en milieu scolaire. Or, cette activité n’est qu’en apparence anodine, car elle se fait au détriment d’autres activités qui s’avèrent bonnes pour la santé. Au lieu de marcher, de faire du sport ou de se distraire intelligemment, le jeune téléspectateur fait une cure d’immobilité en se gavant de nourritures riches en calories et de spectacles qui, à coup de message publicitaires, alimentent les pulsions les plus violentes et les habitudes les plus délétères.
De fait, chez ces enfants ou ces adolescents, il existe une corrélation significative entre le temps passé devant la télévision et l’obésité, les dyslipidémies, la forme physique en général médiocre et le tabagisme. Les conséquences sont en fait plus graves, car elles s’exercent à long terme, au point de compromettre la santé des sujets parvenus à l’âge adulte.
C’est ce que révèle une étude longitudinale dans laquelle ont été inclus 1000 sujets nés à Dunedin (Nouvelle Zélande) en 1972-1973. Ceuxci ont été suivis à intervalles réguliers jusqu’à l’âge de 26 ans. Une analyse par régression a été utilisée pour mettre en évidence les relations entre la consommation de télévision et l’index de masse corporelle (IMC).
Le fait de regarder la télévision le soir en semaine entre l’âge de 5 ans et 15 ans est associé à un IMC plus élevé (p = 0,0013), des performances cardiorespiratoires plus faibles (p = 0,0003), un tabagisme plus fréquent (p < 0,0001) et des taux de cholestérol plus élevés (p = 0,0037). En revanche, il n’existe pas d’association significative avec la pression artérielle.
Les relations précédentes persistent, même après ajustement selon les facteurs de confusion potentiels, tels le statut socio-économique pendant l’enfance, l’IMC à l’âge de 5 ans, l’IMC et le tabagisme des parents ou encore l’activité physique avant l’âge de 15 ans. Au sein de la population des sujets âgés de 26 ans, le fait de regarder la télévision pendant plus de 2 heures par jour serait à l’origine de 17 % du surpoids, de 15 % de l’hypercholestérolémie, de 17 % du tabagisme et de 15 % de la détérioration de la forme physique.
La consommation régulière d’émissions télévisées au cours de l’enfance ou de l’adolescence a des répercussions néfastes sur l’état de santé de l’adulte jeune en termes notamment de surpoids, de tabagisme et d’hypercholestérolémie, sans omettre l’impact sur la forme physique.