Une belle moisson de candidats

Le succès du bio se mesure aussi au volume de courrier reçu par les services RH. Didier Perreol, P-DG d’Euronat, une PME située en Ardèche, fabricant de produits alimentaires et d’hygiène, assure recevoir 4 ou 5 candidatures spontanées par jour. Considérable pour une entreprise d’à peine 200 personnes. « Des CV de bon niveau, de jeunes qui partagent nos valeurs, avec de beaux diplômes et souvent une première expérience », se réjouit-il.

Ça tombe bien, le secteur embauche. Mais pas n’importe qui. Les recruteurs recherchent avant tout des candidats avec une première expérience professionnelle. D’abord parce qu’en période de fort développement, ils sont plus faciles à intégrer. Ensuite parce qu’ils apportent un savoir-faire dont les entreprises ont besoin dans les achats, le contrôle de gestion, le marketing et le commercial... « On a besoin d’acquérir des compétences », reconnaît Fatima Jamjama, secrétaire générale de Pronatura, le plus important grossiste en fruits et légumes bio de France. Les candidats doivent toutefois savoir que les entreprises du bio ne sont pas tout à fait des boîtes comme les autres. La gestion RH est à leur image.

Il faut faire preuve d’un savant équilibre entre savoir-faire et savoir être. Dans la lettre de motivation ou en entretien, autant insister sur l’envie d’éthique que sur ses compétences. En revanche, connaître parfaitement le secteur n’est pas un pré-requis. « Pour la connaissance du produit, nous préférons les former », avoue même Alain Carini, président de Naturalia. Au-delà des compétences, la plupart des responsables de recrutement reconnaissent vérifier l’adhésion des candidats aux valeurs qu’ils prônent. tre consommateur de produits bio, même occasionnellement, sera fortement apprécié. Un engagement dans une association de protection de l’environnement peut s’avérer un plus. Chez Léa Nature, les questions d’éthique font même l’objet d’un entretien spécifique avec le P-DG fondateur. L’égalité des chances et le respect de la diversité sont aussi des préoccupations des recruteurs : ces entreprises se déclarent ouvertes aux profils atypiques. Notamment, pour les postes de commerciaux, où l’expérience peut primer sur le diplôme.