Immunologie
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Antigènes tumoraux : reconnaissance et identification
L'existence d'une surveillance immunitaire active contre les tumeurs reste incertaine. Les bactéries et les virus reconnus et attaqués par le système immunitaire sont composés d'une multitude de protéines étrangères. En revanche, les cellules tumorales montrent des altérations minimales par rapport aux cellules normales, telles que des protéines tronquées ou mutées : le nombre d'antigènes «étrangers» potentiels est donc limité à quelques peptides. Plusieurs arguments suggèrent que la surveillance des tumeurs ne fait pas partie des tâches primaires du système immunitaire. Ainsi les patients avec des déficits immuns sévères dus par exemple au SIDA développent-ils un certain nombre de tumeurs liées au virus mais ne montrent aucun changement de l'incidence des tumeurs fréquentes. De plus les s
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Stratégies immuno-thérapeutiques (1)
Dès la fin du siècle dernier, le chirurgien américain William Coley eut l'idée d'injecter des h'saîs de cellules tumorales autologues pour induire une réponse immune. La simple injection avait en revanche peu d'effets. On commença donc à administrer des adjuvants, en espérant renforcer l'immunité antitumorale. On utilisa principalement des mélanges d'antigènes bactériens tels que le bacille de Calmette et Guérin (BCG) ou Corynebacterlum parvum, plus récemment le virus de la maladie de Newcastle. Bien que certains essais cliniques soient toujours en cours, des résultats imponants de ces stratégies sont peu probables.
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Stratégies immuno-thérapeutiques (2)
Dans un grand nombre de tumeurs, on observe une infiltration lymphocytaire importante. Ces lymphocytes infiltrant les tumeurs (TIL) peuvent être isolés de prélèvements chirurgicaux, particulièrement de mélanomes et de carcinomes des reins, puis amplifiés in vitro et retransfusés. Bien que les TIL reconnaissent souvent la tumeur de façon spécifique, ils perdent en général leur activité cytotoxique in vitro et sont donc peu efficaces. Il est possible d'identifier et de récupérer les séquences d'ADN des domaines variables des chaînes α et β du TCR de ces TIL. L'introduction de ces séquences dans d'autres cellules T confère une reconnaissance spécifique de la tumeur à ces dernières et crée ainsi des outils immuno-thérapeutiques.
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Greffe de moelle osseuse et cellules souches autologues
De nombreuses tumeurs, particulièrement les leucémies et les lymphomes, peuvent être éradiquées par une chimiothérapie ou une radiothérapie à forte dose. L'utilisation de ces thérapies est limitée par leur toxicité pour la moelle osseuse qui peut être irréversible (myélo-ablation). En revanche, le transfert de 700 à 800 ml de sang de moelle osseuse d'un donneur sain (greffe de moelle allogénique) suffit pour une reconstitution complète de l'hématopolèse après un traitement chimio- ou radiothérapeutique myéloablatif. La fonction de la moelle osseuse peut aussi être restituée par retransfusion de moelle autologue obtenue avant la thérapie ablative (greffe autologue).
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Greffe de moelle osseuse et cellules souches allogéniques
La possibilité d'une allogreffe dépend de l'identification d'un donneur approprié. Dans un premier temps, on recherche des apparentés HLA-identiques dans la famille. Parmi les frères et sœurs, la probabilité d'une identité des deux haplotypes HLA est de 1 sur 4. En l'absence d'un donneur apparenté, on recherche des donneurs HLA-compatibles dans les bases de données internationales. La moelle osseuse ou les cellules souches du sang sont utilisées comme greffon. On se sert aussi de sang du cordon ombilical qui est riche en cellules CD34 + et qui contient un faible nombre de cellules T. Pour préparer la transplantation, on utilise en général une combinaison de fortes doses d'agents alkylants et une irradiation corporelle totale de 10 à 14 Gy. Cette thérapie détruit les cellules cancéreuses e
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Transplantation d'organes : aspects cliniques
On connaît plusieurs types de transplantation d'un organe : autologue, au sein d'un même organisme (par exemple la peau); syngémque; entre jumeaux monozygotes; allogénique, entre individus génétiquement différents; et enfin xénogénique entre organismes d'espèces différentes (par exemple singe-homme).
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Transplantation d'organes : mécanismes immunologiques
Les réactions immunitaires contre un greffon sont liées aux complexes CMH du greffon. Du fait des polymorphismes génétiques, les molécules du CMH de classe 1 et le peptide présenté peuvent être étrangers pour le receveur. Les peptides sont dérivés de protéines cytoplasmiques dégradées par un complexe enzymatique, le protéasome. Ils sont transportés par les protéines TAP dans le RE où l'assemblage avec les molécules du CMH de classe 1 a lieu. La reconnaissance du complexe peptide-CMH par les lymphocytes du receveur déclenche une réponse immunitaire humorale et cellulaire. Les antigènes des groupes sanguins peuvent également être reconnus comme étrangers et provoquer ainsi une réponse immunitaire. Des anticorps naturels contre les antigènes ABO peuvent être la cause d'un rejet hyper-aigu.
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Profils des auto-anticorps
Les maladies auto-immunes systémiques sont associées à certains auto-anticorps qui donnent des profils typiques lors de colorations par immunofluorescence indirecte. Ces profils permettent fréquemment une première classification des antigènes reconnus et des maladies associées. Des profils d'auto-anticorps typiques sont principalement associés aux connectivités. Ce groupe de maladies reunit le lupus érythénmteux disséminé ÇLED), le syndrome de Gouge roî-Sjôgren, la sclérodermie, la polyïnyosite/dermatomyosite et la connectivité mixte (CM, ou mixed connective tissue diseuse). Les antigènes reconnus par les auto-anticorps sont principalement des composantes du noyau et du cytoplasme impliquées dans le traitement de l'information génétique. Les divers profils et les associations aux maladies